Il aimait se définir “théoricien de l’esprit nouveau” et peu d’écrivains ont autant pressenti l’avenir : Guillaume de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, se passionne pour le phonographe, la T.S.F., la photographie, le cinéma, l’avion, la peinture moderne, le théâtre dont il devine les mutations et qui vont imprégner ses poèmes. Érudit, brillant, nourri d’une culture classique solide, il va bousculer l’écriture. Il se jette dans la guerre, il y défend son identité française durement acquise. La guerre l’épargne mais l’étoile. Picasso l’a peint pour l’éternité, ceint de son bandeau de trépané. Il meurt avec la guerre le 9 novembre 1918. Il a trente-huit ans. Guillaume Apollinaire, qui n’a pas vendu de son vivant plus de deux mille exemplaires de ses œuvres, entre dans la légende. Il devient l’un des plus grands poètes français de la modernité.