C’est à départager les thèmes de l’être et de l’un, enchevêtrés tout au long de l’histoire, qu’on s’efforce ici. Le premier résultat serait de rendre possible une nouvelle lecture de notre héritage spéculatif, à commencer par le Parménide de Platon. Plus profond que « l’oubli de l’être » qu’évoque une des philosophies majeures de notre temps, il y aurait un oubli de l’un. Quelles conséquences pareil oubli a pu entraîner, voilà ce qu’il importait d’abord de reconnaître. D’où l’apparence, à laquelle il a fallu consentir, d’un voyage parmi les systèmes. Mais il s’agissait simplement de retracer l’aventure d’un thème qui, refoulé de partout, ne laisse pourtant pas de se faire entendre, comme souterrainement, de partout, traversant les grandes architectures intellectuelles et, du même coup, les ébranlant. A travers la référence historique, et au-delà, c’est une philosophie qui est ainsi essayée. Et dont le problème se formulerait à peu près : qu’adviendra-t-il si, plus loin que l’être et que la seule pensée de l’être, on maintient le rapport de l’être à l’un ? On a tenté, dans ces pages, de montrer que ce qui advient alors est tout simplement l’univers.