Le général Paul Stehlin, ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air, député centriste de Paris, rend compte ici de son combat pour une organisation collective et durable de la sécurité de la France dans le cadre de l’Europe unie. Préoccupé des besoins de la défense moderne, il s’élève avec force contre le mythe officiel français de la « dissuasion » et dénonce les méfaits d’une politique militaire qui ne vise qu’à entretenir l’illusion de l’indépendance nationale. Sans faire de l’Europe une fin en soi, il la croit capable de donner à chacun des pays membres de son éventuelle union politique la sécurité et la prospérité auxquelles aspirent les peuples libres, soucieux de paix, de justice sociale et de progrès économique. Paul Stehlin veut que sa critique de l’état de choses actuel, en matière de politique étrangère et de défense, soit constructive et qu’elle incite le Pouvoir à bâtir l’une et l’autre sur la réalité des faits. Son appel à la prise de conscience de la vérité de notre temps et de la nécessaire vigilance qui reste le « premier devoir de l’État » procède du même patriotisme, du même sens civique dont Paul Stehlin faisait preuve avant la Deuxième Guerre mondiale quand il dénonçait, de Berlin, le péril dont le nazisme menaçait la France.