Les sources du colonialisme sont lointaines. À peine les Espagnols, à la suite des découvertes de Christophe Colomb, s’emparaient-ils des territoires du Nouveau Monde, qu’ils réduisaient les Indiens en esclavage pour les exploiter à leur profit dans les champs et dans les mines. Dans le Paraguay du XVIIe siècle, les Jésuites s’opposent néanmoins à ces pratiques. Ils réussissent à fonder une libre république des Guaranis, une communauté égalitaire et utopique dont les principes semblaient s’inspirer directement de la Cité du Soleil de Campanella. Les colons espagnols firent tout pour détruire ces « réductions », comme on les appelait en ce temps-là. Et c’est l’épanouissement difficile et finalement la chute de cette « commune » avant la lettre que Max Nicet nous raconte dans son beau roman.