René Héron de Villefosse s’est qualifié lui-même d’archiviste amoureux. C’est sa plus claire définition puisqu’il possède à la fois le sens critique du chartiste à la découverte des faits les plus exacts et la tendresse sensible du poète, toujours séduit par la grâce, la qualité et le charme. Ses ouvrages sur Paris se distinguent des travaux analogues par une délicatesse d’écriture et une sorte de fantaisie instinctivement sage que l’on a comparé au vol de l’abeille au-dessus du pré en fleurs. Cet érudit a butiné les plaquettes savantes ou les vieux chroniqueurs un peu confus, afin d’en distiller un miel odorant et de le présenter à tous ceux qui aiment les belles histoires du passé sans vouloir risquer de se noyer en plongeant dans l’océan des vieux textes. Les livres d’Héron de Villefosse s’éloignent autant de la vulgaire compilation que du reportage banal. A l’École des Chartes, âgé de vingt ans, il a fait vœu de se consacrer à la capitale qui le reconnaîtra un jour pour le plus cher de ses enfants. Ancien conservateur du Petit-Palais, il organise à présent au Château de Sceaux le Musée de l’Île de France, consacré à l’art et à l’histoire des environs de Paris. Pourquoi cette vocation parisienne s’est-elle affirmée par tant de publications et de conférences ? René Héron de Villefosse est né à Paris, le 17 mai 1903, fils d’Antoine Héron de Villefosse, membre de l’Académie des Inscriptions et arrière-petit-fils du Baron Héron de Villefosse, membre de l’Académie des Sciences. L’histoire des Héron se confond depuis le XIIIe siècle, avec celle de la capitale. Épiciers apothicaires, juges-conseils, échevins, drapiers, conseillers au Parlement, ils ont évolué de la rue des Lombards au cloître Notre-Dame et de la Chaussée-d’Antin à la rue Washington. Une telle hérédité impliquait un jour un historien épris du passé de son propre village et muni d’une plume experte à nous faire partager sa passion.