Le début est des plus conventionnels : un vieil homme essaie de se délivrer des fantômes de son passé au moyen d’une fiction littéraire. Il écrit un roman, l’Arc de Cupidon, histoire banale d’une passion contrariée. Mais il donne si bien corps à ses phantasmes qu’il s’éprend de son héroïne. Voulant la rejoindre, il s’insinue dans le roman où il prend place parmi les autres personnages. Toute l’action alors se renverse et le lecteur risquerait de perdre pied s’il n’était rassuré par le ton mesuré du récit qui se déroule toujours sur le plan de la vie quotidienne, cette vie dont l’habitude nous masque l’étrangeté, les énigmes. Et quand le lecteur se demande : quel est donc celui qui ayant déclenché l’aventure s’y trouve lui-même pris, il ne reçoit que l’inquiétante réponse du titre de l’ouvrage.