Cette étude est particulièrement intéressante par la qualité des sources et de l’expérience de l’auteur qui a eu à connaître les problèmes réels en liaison avec ses responsabilités administratives. Elle se propose, après une description et une tentative d’analyse globale de l’agriculture algérienne, de déterminer des voies de recherche et d’apporter un début de réponse à trois questions qui semblent essentielles : 1. Quelles sont les causes de la régression du secteur autogéré et comment surmonter les handicaps actuels pour augmenter son niveau de rentabilité et donner à sa production une destination plus conforme aux intérêts nationaux ? 2. Quelles sont les causes de la paupérisation du secteur traditionnel et par quels moyens l’améliorer et l’insérer dans l’économie nationale ? 3. Comment atténuer le chômage rural en évitant le gonflement des secteurs parasitaires et la multiplication des chantiers de chômage ? L’auteur souligne que l’agriculture algérienne est loin d’avoir actualisé ses potentialités, et même d’avoir utilisé ses possibilités immédiates et, en ce sens, beaucoup de mesures restent à prendre. Mais ces mesures sont-elles suffisantes à elles seules pour assurer le dynamisme interne d’un développement continu qui puisse garantir l’indépendance économique et renforcer par la même l’indépendance politique ? Pour sa part, l’auteur estime que, pour gagner le pari du développement, l’économie algérienne doit « avancer des deux jambes ». Pour atteindre son plein essor, l’agriculture doit prendre appui sur une industrialisation basée sur l’utilisation des ressources naturelles et répondant aux besoins nationaux.