Né à Nantes “quai Barbin, aujourd’hui quai Barbusse (les quais de Nantes se déclinent, comme disait Paul Fort) au bord de l’Erdre, la plus belle rivière de France, dans une maison ouvrière toute résonnante des assiettes que les ménages se jetaient joyeusement à la tête le samedi soir”. Élève-boursier au lycée de la ville, condisciple de Julien Gracq, le futur romancier surréaliste. C’est là qu’à seize ans un de ses camarades change son prénom (Morvan, en breton, est l’équivalent de Maurice). Par jeu d’abord, puis par habitude, il garde ce demi-pseudo. Vient à Paris, y fait plusieurs métiers. Journaliste, Critique de théâtre. En 1952, Tréno, rédacteur en chef du Canard Enchaîné lui confie une rubrique de polémique. “Surtout, prends bien le ton du Canard”, lui conseille-t-on de tous côtés. “Pourquoi ne pas prendre plutôt le ton Morvan Lebesque ?” répond-il. En 1960, les articles de Morvan Lebesque sont lus par les 350 000 acheteurs hebdomadaires du Canard. Certains sont ronéotypés, imprimés sous forme de tracts, distribués dans des écoles ou affichés comme “journal mural” dans des ateliers. Une université américaine les a traduits et inscrits à son programme. On estime qu’en réalité, grâce à cette diffusion bénévole, le nombre de ses lecteurs dépasse le million. Morvan Lebesque a également publié un roman : Soldats sans Espoir (Laffont, 1947) et fait jouer quatre pièces de théâtre : La Découverte du Nouveau Monde (d’après Lope de Vega), Venise Sauvée (d’après Ottway), Les Fiancés de la Seine et L’Amour parmi nous. Il vient de terminer pour les éditions Rowohlt, de Hambourg, un ouvrage sur Albert Camus (trad. Guido Meister). Il prépare actuellement une pièce, un roman et un recueil de nouvelles : Parler à quelqu’un.