Les idées, les arts, les sociétés. Dans ce monde qui nous fait peur, les libéraux nous disent que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes si nous nous abandonnons aux lois de l’économie ! Mais nous prêtons plus volontiers l’oreille à ceux qui crient à l’horreur économique et nous désignent des coupables plausibles : multinationales, marchés financiers, progrès technique... Les uns et les autres nous trompent. Aux faux espoirs de la “pensée unique” libérale répondent les peurs imaginaires et les boucs émissaires d’une “contre-pensée unique”, anti-économique, anti-européenne, anti-mondialisation. Une société horrible nous guette en effet, mais cette horreur n’a rien d’économique, elle est politique. Elle résulte de nos choix collectifs et des stratégies de pouvoir de nos gouvernements, elle est inscrite dans le mutisme des citoyens qui ne se dressent plus pour dire le monde qu’ils attendent. L’horreur politique est plus scandaleuse et plus monstrueuse que l’horreur économique, parce qu’elle est choisie, acceptée. Mais c’est là aussi notre raison d’espérer, car d’autres choix sont toujours possibles...