Les “marchands de participes” sont les instituteurs de l’âge héroïque : entre 1824 et 1880. Une geste familiale, celle des Ranson, relate ce que fut leur existence quotidienne et comment leur condition évolua, de la loi Falloux à la laïcité de Jules Ferry, en passant par les réformes de Victor Duruy. Trois générations, si l’on compte le grand-père Jacques Ranson, quincaillier failli et poète, qui tente d’ouvrir une école dans son village du Briançonnais ; et le petit-fils, Joseph, qui recevra la formation normalienne. Mais à la charnière s’impose la forte figure de Jean-Baptiste, un “dévorant” en son genre, bien-pensant, pétri de principes autant que de muscles. C’est lui le héros exemplaire. Luttes avec soi-même, avec ses proches, avec les maires ou les curés, ou avec ceux-ci et ceux-là, pour des motifs opposés : son destin pèse le poids d’un demi siècle d’histoire.