S’engager fait toujours sens, peut-têtre même plus encore qu’avant, dans notre « société d’individus ».
Cet essai solidement étayé le montre, apportant un utile démenti aux discours convenus de dénonciation de la « montée des égoïsmes » et aux exhortations rhétoriques au « sursaut de citoyenneté ».
Les individus sont en effet plus nombreux, notamment parmi les jeunes et surtout les femmes, à s’associer, à se mobiliser, à intervenir dans l’espace public. Mais ils le font selon de nouvelles modalités, qui s’écartent notablement des schémas du militantisme d’antan. Plus autonomes par rapport à leurs milieux d’appartenance, plus soucieux de faire entendre leur parole propre, plus réflexifs, délivrés de toute révérence obligée envers les puissants et les experts, ces nouveaux militants déroutent parfois...
Le fonctionnement de la vie associative, les pratiques protestataires et la citoyenneté s’en trouvent modifiés. Appuyé sur des travaux d’enquête et une analyse très fine des engagements politiques et associatifs, cet ouvrage saisit un rapport au politique complexe et diffus, moins focalisé sur les élections et le mythe du grand soir.
Jacques Ion, sociologue, directeur de recherches au CNRS, a écrit de nombreux ouvrages sur le militantisme contemporain.