Entre le temps et le simple dans ce livre, une énigme peut-être la plus pure, la plus dépouillée celle de l’impensable fragilité de penser, d’écrire. Celle où les chemins de la pensée et les chemins du deuil s’endurent car jamais portés par personne. « Libre lien de naissance infinie. » Le poème (paysage et pensée, hyperbole du reste) questionne au défaut du temps, au défaut des langues un tourment plus profond encore. L’inhumaine mesure, le fond mutique, les liens esclaves. Confus mortellement. Monde quasi fermé. Fond dès lors sur l’homme levé ce temps inhumain du flux, « esprit de la sans cesse vivante sauvageté non écrite ». Le rien, le temps, (songe intact de la durée) rythment alors la perte. Ce dur second savoir. « A l’orée, à la naissance faillible des paroles. » « O malheur. Comme en un lieu de pur hasard. » Livre déchiré d’humanité. Patience infinie en laquelle s’accordent le jour et la mesure de l’éveil. Délivre une force d’aimer. Appelle. « Viens plus près de moi, viens. » « Où es-tu, délaissé ? » Patrick Laupin