Les discours, les discussions, les débats, les manifestations, les controverses aussi sur l’avortement abondent. L’Assemblée nationale est saisie d’une proposition de loi, la politique s’en mêle. Cette campagne, qu’elle soit en faveur, ou contre, est un des épisodes de lancement publicitaire dont fait l’objet la contraception. Au départ, nous trouvons les démarches entreprises par le Planning Familial dont les consignes font œuvre dans le monde entier. Fruit de méthodes de travail dépassées, diffusées dans un esprit de militantisme révolu, elles utilisent souvent des techniques modernes mais servent mal les usagers. On veut faire l’éducation sexuelle des jeunes qui ne demandent rien, on lance la contraception comme une poudre à laver sans avoir les moyens de répondre aux demandes, on laisse la déraison s’emparer des esprits. Autant de dommages, d’atteintes à la santé mentale des populations, car ils masquent l’essentiel : chaque homme, chaque femme, chaque couple, qui devrait déterminer lui-même ses propres moyens de contraception, en toute connaissance de cause et liberté de choix, se trouve en fait le jouet d’actions qui aboutissent à des lois strictement commerciales ou politiques. Rompant un silence de quatre ans, consacré à l’observation et à la recherche, le Dr Lagroua Weill-Hallé. Fondatrice du Mouvement français pour le Planning Familial, élève à nouveau la voix devant la confusion actuelle des esprits à propos de la contraception et de l’avortement. Avec le concours de Jacques Derogy, qui fut le premier journaliste à avoir abordé en 1955 dans Libération, le problème de la contraception Des enfants malgré nous et de Siné, « l’affreux Jojo » du dessin humoristique, l’Avortement de Papa est donc une dédramatisation fondée sur des documents inédits que chacun se doit de lire pour atteindre un jugement objectif.