Breton, Pierre Guéguen vit le plus souvent à Paris et dans le midi, dérivant peut-être vers cette Grèce qu’il visita lors d’un congrès d’architecture. La critique d’art tient, en effet, une grande place dans sa vie. Ancien collaborateur des « Cahiers d’Art », il publie de nombreuses études sur les Peintres Naïfs, les Dessins d’Enfant, l’Art Abstrait, dans l’« Art d’aujourd’hui » et « XXe siècle ». Il prépare un livre sur la Sculpture Abstraite. Il n’a pas tout à fait renoncé à la critique poétique. On n’a pas oublié ses chroniques dans les « Nouvelles Littéraires » du début, où elles voisinaient avec celles de Jaloux, de Casson et d’Henri Brémond. Il a publié un livre sur l’euphonie racinienne (« Poésie de Racine », chez Macrez). Après les « Jeux Cosmiques », poèmes de fantaisie didactique, et la « Chasse du Faon Rose », aucun recueil de poèmes n’a paru de lui pendant dix-huit ans. Mais, dans ce silence Guéguen, loin de renoncer à la poésie, a écrit : « La Chair de Chanaan » et les cinq mille vers de « Bateau pour la Colchide ». Avant de se décider à les publier, le poète corne la carte de visite du présent recueil : « Le Bar des Mots » qu’il a composé à Toulon l’année dernière et dont le titre du premier poème : « Dégustation » est un programme amusé.