Un dictionnaire de mythologie ! j’entends déjà les exclamations. « — Quoi ! en France ! au xixe siècle ! Mais la mythologie est une chose morte, passée, flétrie comme les bouquets à Chloris, fanée comme les roses de l’abbé Chaulieu, comme les lauriers de l’abbé Delille. Les Dieux ont fait leur temps. Jupiter a mis la clef sous la porte de l’Olympe et s’est retiré des affaires. A quoi pense donc l’auteur, de vouloir rajeunir ces vieilleries ? Vient-il de l’autre monde ? A coup sûr il n’est pas de celui-ci. Il s’est endormi il y a deux cents ans dans le salon de Rambouillet, aux soupirs cadencés des madrigaux, et ne s’est pas encore réveillé. Allons, bonhomme, secouez votre perruque et frottez-vous les yeux. N’entendez-vous pas les sifflets de nos chemins de fer qui vous rappellent à la réalité ? »
Non, la mythologie n’est pas morte. Elle vit jeune et souriante comme aux beaux jours de Phidias et d’ Homère, de Ronsard et de Chénier. Elle vit, dis-je, et respire partout autour de vous, dans les œuvres de vos artistes, dans les travaux de vos érudits, dans les fantaisies de vos poètes…