"J’avais peut-être sept ans quand j’inventai le jeu de la salière [...]. J’avais découvert qu’en appuyant contre mon œil une salière de cristal qui se trouvait sur la table familiale à portée de ma main, je faisais surgir devant moi des espaces colorés, merveilleux, illimités qui n’appartenaient qu’à moi seul. [...] Je n’ai plus besoin maintenant du prisme de cristal : mais c’est encore le jeu de la salière. Et si quelques-unes de mes images semblent parfois un peu infidèles, qu’on n’en accuse pas ma volonté innocente. Qu’on songe seulement que la mémoire des hommes a sans doute le même pouvoir, mais aussi les mêmes défauts que l’antique salière de cristal."