Paul et Hélène vivent ensemble. C’est arrivé comme ça. Ils s’aiment, mais ne se le disent pas. Peut-être même que ça ne se voit pas. Ils sortent beaucoup le soir. Ils ont assez d’argent pour pratiquement ne rien faire. Paul se dit que leur couple ressemble sûrement à celui que formaient Scott et Zelda Fitzgerald. Toutefois il se voit mal écrivant Un diamant gros comme le Ritz. Ça n’est plus l’époque à ça. Ils voyagent, vont en Grèce, en Irlande, en Afrique, en Italie. Ils cassent des voitures, boivent du Champagne, et font beaucoup l’amour entre les lignes. Ils reviennent toujours à Paris où ils voient des gens qui les invitent et qui les ennuient. Paul et Hélène ont pour principe de ne jamais refuser un bristol ou de casser du sucre sur le dos de leurs hôtes. Pourquoi ne peut-on se passer d’eux dans ce genre de festivités ? Et comment réussissent-ils à être malgré tout les plus sympathiques ? Ils sont les seuls à ne pas se poser ces questions. Ils vieillissent. Ils aiment encore la France, pour des raisons bizarres. Un dernier séjour à Venise, et ils se marient, car il s’agit d’un livre moral. S’ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants, l’histoire ne le dit pas.