Charles le Grand n’est pas l’empereur à la barbe fleurie. Derrière les poétiques inventions de « La Chanson de Roland » apparaît le visage d’un grand administrateur, d’un politique habile, d’un amoureux infatigable. De l’homme aussi qui, au tournant du IXe siècle, a su réaliser, sans aucune idée préconçue, la première esquisse de l’Europe. L’exemple de cette étonnante figure montre qu’il n’est d’abîme si profond d’où la volonté d’un homme de génie ne puisse faire surgir le bonheur des peuples, mais qu’elle demeure impuissante si elle n’a pas pris toutes les précautions pour assurer définitivement leur avenir.