Il y a déjà vingt ans que Tito fut nommé par l’Internationale communiste secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, une période suffisamment longue pour pouvoir situer Tito dans une perspective historique. Le redressement du Parti, son action insurrectionnelle sous l’occupation, la guerre civile contre le général Mihaïlovitch, les nombreuses péripéties des relations de Tito avec Moscou, marquées par l’anathème lancé par Staline et l’absolution donnée par ses successeurs, sont déjà entrés dans l’histoire, mais cette histoire n’est pas encore écrite. Le livre de Branko Lazitch, écrit sur la base des documents provenant tant des titistes que de leurs adversaires, retrace toutes ces étapes mouvementées, dont la connaissance permet de saisir le rôle et le sens du titisme dans le drame actuel. Branko Lazitch participa au mouvement de la résistance nationale du colonel Mihaïlovitch qui combattit aux côtés des communistes de Tito dans la première phase de la guerre. Recherché par la Gestapo en 1942 et 1943, il prit le maquis. Réfugié en Suisse après l’entrée des troupes soviétiques en Yougoslavie, B. Lazitch enseigne désormais l’histoire du mouvement communiste au collège d’Europe à Bruges. Il a publié plusieurs livres sur l’action communiste en Yougoslavie et sur le mouvement communiste international.