Quand j’étais enfant, la nuit m’enveloppait,D’un manteau de secrets et de sombres mystères.Je me sentais une autre et, sans bruit, je marchais,À l’affût d’une ombre étrange ou familière.Désormais, la Nuit est une compagne intime.J’ai remplacé les ombres par des vers et des rimes.Il m’arrive de chercher en vain l’inspiration.Le soir qui me surprend n’est pas toujours fécond.Et puis, dans un élan de grâce ou de lumière,Les mots me reviennent, enveloppés de mystère.Je me sens en transe, je me sens inhumaine.Des rimes se bousculent dans une ode aérienne.La nuit de mon enfance s’éclaircit au matin.L’aurore juste naissante s’ouvre sur un nouveau jour.Je ne fais plus la guerre, je n’ai plus de chagrin.Aux sombres déraisons, mon esprit reste sourd.Ainsi, je peux marcher sur des plaines superbes.Je m’allonge un instant dans les plus hautes herbes.Mes idées vagabondent à travers les nuages.Je salue du regard des avions de passage.Christine Del Moral livre un recueil poétique émouvant, teinté parfois de souffrance mais également d'optimisme et d'espoir. Les thèmes sont définis et appellent à un regain de vie. La Shoah et l'horreur de la guerre parsèment la première partie, puis au fil des rimes, une ouverture sur l'amour. Un appel à l'optimisme, à des lendemains plus doux. La guerre comme toile de fond, elle clame l'envie de vivre avec tendresse.