L’an dernier, Bernard Coutaz publiait Quand les ventres parlent, un roman vigoureux, frémissant de vie et de vérité qui faisait écrire à Daniel-Rops : « Bernard Coutaz dont le talent n’est pas sans rappeler celui de Maxence Van Der Meersch et qu’on sent vibrer tout entier à l’évocation des souffrances qu’il peint s’est donné la peine d’aller vivre au milieu des Nord-Africains, de les questionner, de les comprendre et il nous rapporte un livre bouleversant dans sa sincérité. » Le succès de ce livre a convaincu l’auteur qu’un large public était sensible à la grande misère des travailleurs nord-africains. Voici qu’aujourd’hui, dans un nouveau roman, il nous entraîne plus loin encore dans la connaissance de l’âme nord-africaine. Civilisations, je vous hais ! est le cri de désespoir d’un jeune intellectuel nord-africain. Un appel surtout auquel on ne peut demeurer insensible. Ce roman qui nous conduit des ruelles fermées de la Kasbah d’Alger aux cours secrètes de la mosquée de l’Olivier de Tunis, nous fait assister à l’éclosion d’une foi religieuse et nationaliste, à sa disparition aussi. Dans cette analyse, Bernard Coutaz unit une connaissance de l’Islam aussi sûre que celle d’un musulman à une liberté d’expression que seul un occidental pouvait se permettre. Les événements récents confèrent hélas à ce roman une singulière importance.