Entre le milieu du XIXe siècle et celui du XXe, le train a changé le monde. Il a fait reculer les horizons aussi bien des masses laborieuses que des littérateurs en mal de ciels nouveaux. Est-ce une coïncidence si cette époque fut aussi l’une des plus riches de la littérature occidentale, alors qu’écrivains et écrivaines trouvaient dans ces chemins qui marchent tant la séduction des destinations lointaines que la riche solitude propice à la réflexion et à l’écriture ?Dans ces récits, dont il a lu des extraits tout au long de l’été à l’émission Bien entendu à la radio de Radio-Canada, Robert Lalonde évoque la place souvent centrale qu’occupe le chemin de fer dans la vie et l’œuvre de ses auteurs de prédilection, de Rimbaud à Gabrielle Roy, de Proust à James Baldwin, de Jack Kerouac à Simone de Beauvoir, de Peter Handke à Herman Melville. Il partage aussi avec nous ses propres souvenirs ferroviaires, nous fait monter en sa compagnie à bord des trains qu’il a pris ou qui l’ont fait rêver, l’Al Andalus, qui va de Saint-Jacques-de-Compostelle à Séville, ou encore le tortillard qui longeait le fleuve entre Québec et La Malbaie.