L’Extrême-Orient est le versant oriental de l’Asie. Soumis à la commune influence de la civilisation chinoise et à l’action de la mousson, ces pays montrent, vus d’Europe ou d’Amérique, une parenté frappante : paysages ruraux, habitat, techniques artisanales, modes de vie en société offrent de remarquables similitudes et les tentatives de mainmise des Occidentaux y ont présenté maints caractères communs. Elles y ont suscité, il est vrai, des réactions apparemment diverses, mais qui toutes ont finalement abouti à une indépendance doublée d’un choix de voies particulières du développement quelles que puissent être leurs ressemblances avec d’autres modèles. Chacune de ces nations offre depuis ses origines une personnalité affirmée à maintes reprises, accommodant de façon originale la civilisation mère. Les mouvements nationalistes qui ont accompagné et suivi la fin de la suprématie blanche les ont en outre partagées en deux grandes familles : les unes fidèles aux doctrines économiques et sociales des Occidentaux, les autres qui ont choisi de fonder sur le socialisme leur croissance en États modernes. L’Occident peut-il tirer des leçons, des modèles de développement de ces nations dont les problèmes sont devenus largement les nôtres ? L’étude géographique de cette partie du monde semble montrer le contraire, tant sont différents ici et là les valeurs fondamentales et les modes de vie en société. Aujourd’hui, cependant, que les courants irrépressibles de la vie internationale intègrent de plus en plus intimement l’Extrême-Orient à nos besoins et à nos craintes, il importe, plus que jamais, de le connaître.