Souvent considéré comme anecdotique, le syndrome de Munchausen mérite d’être regardé sans condescendance, non tant par sa fréquence, qui est inconnue, que par sa gravité. Il s’agit d’un comportement défini par une triade : des troubles factices d’allure aiguë conduisant à des investigations ou des traitements inutiles ; des pérégrinations d’un hôpital à l’autre ; des fabulations infiltrant toute la biographie. Cette conduite n’a aucun sens apparent. A l’aide d’exemples précis, personnels ou tirés de la littérature, cet ouvrage dégage les principaux traits sémiologiques du syndrome, le situe parmi les autres troubles factices et en précise les frontières (notamment avec la simulation et l’hystérie). Le chapitre psychopathologique explore quelques pistes autour du phénomène central du mensonge. Il est enfin proposé une analyse des réactions, ironiques ou hostiles, souvent induites chez les médecins par ces malades « pas comme les autres ».