L’Islam dont la société se caractérise par un attachement massif à la règle et au précepte n’en a pas moins connu au long des siècles les effets de courants divers. Certes l’attitude fondamentale de « l’homme musulman », considéré comme « croyant » et non comme « personne », a pour base le respect d’un texte qui impose au nom d’un Dieu transcendant des obligations rituelles ou sociales explicitées par le fiqh et le hadith. Mais elle intègre aussi des interprétations intérioristes ou mystiques, parfois en conflit avec la Loi, et elle fait une place aux héritages des sagesses étrangères, iranienne et hellénique notamment. Une meilleure connaissance de certaines formes souples et anciennes du syncrétisme dans l’islam naît donc de l’analyse de ses idées morales.