Pour la première fois un auteur tente de retracer l’histoire de la délinquance, l’histoire des délinquants, de leurs techniques, de leurs usages, qu’ils portent atteinte aux intérêts privés ou qu’ils perturbent l’ordre public. D’où cette véritable galerie de portraits où se mêlent brigands et vagabonds, filous aux doigts d’or, escrocs et cambrioleurs, prostituées et maquerelles de l’Ancien Régime, « Alphonse » des barrières ou souteneurs corses, faux monnayeurs, trafiquants et contrebandiers. On se souvient du « Beau François », de la bande d’Orgères, des « chauffeurs de la Drôme », des Coignard et des Collet, des Rochette et des Lipsky, des Bojarski et des Mandrin, mais d’autres histoires valent bien les leurs. Puis se lève la cohorte chamarrée de ceux qui ont transgressé l’ordre moral de leur époque. Sodomites brûlés vifs au milieu du XVIIIe siècle, auteurs que les tribunaux – sans crainte du ridicule – ont jugé licencieux ou obscènes, Laclos, Sade ou Baudelaire ; exhibitionnistes, femmes adultères enfermées dans de sombres couvents, mais qui ont peut être moins défrayé la chronique que ces grandes affaires de diffamation qui ont agité le monde de la presse au XIXe et au XXe siècles. Un livre qui ne manque pas de couleurs et qui, grâce à la précision de ses informations et de ses statistiques, au moment où la délinquance devient un thème majeur du débat politique, permet de se faire une idée plus juste du phénomène, notamment du coût réel qu’il représente pour notre société.