Les progressistes sont contre le progrès et les réactionnaires sont pour les réacteurs... mieux vaut avoir des tonneaux en Perse que des châteaux en Espagne... si les nègres sont de grands enfants, les pygmées sont de petites grandes personnes... Descartes mis à part, on n’a jamais connu un seul Français cartésien... à en juger par nos écrans, il semble que les Indiens de l’Amazone soient une race en voie d’apparition... Voter vert c’est voter blanc... Fidèle à la ligne de conduite qui assure le succès de ses ouvrages auprès d’un public de plus en plus nombreux, Robert Beauvais pense que le rire est la façon la plus sérieuse de traiter les sujets graves. Formules cocasses, traits d’esprit et de mauvais esprit, coqs à l’âne, notations humoristiques n’empêchent pas Les Tartufes de l’écologie d’être un ouvrage réfléchi et documenté. L’auteur, après avoir dénoncé toutes les tentatives de récupération d’un mouvement à la mode qui n’échappe pas à la “pollutisation” essaie, en esprit libre, d’y voir clair en faisant la part des outrances et de “l’intox”, loin des clichés et des idées reçues. A propos du nucléaire, champ de bataille où se déchaînent l’ignorance et l’esprit partisan, il réclame hautement le droit de n’avoir pas d’opinion sur un sujet auquel on ne connaît rien, ce qui dans la France actuelle apparaît comme une revendication d’une audace inouïe. Il n’en conclut pas moins qu’il ne sera entièrement rassuré que lorsqu’on construira une centrale à Chamalières. Avec Les Tartufes de l’écologie qui déborde souvent du cadre de son sujet pour accéder aux grands problèmes de notre temps, à propos desquels il expose avec impertinence des idées pertinentes, Robert Beauvais s’offre une fois de plus la coquetterie d’offrir des armes à ses doctes contradicteurs (éventuels) qui auront le loisir d’éluder les questions gênantes en laissant entendre que l’auteur, après tout, n’est qu’un “amuseur”, car nous vivons encore une époque où les humoristes et assimilés ne sont pas enterrés en Terre sainte. Peut-être parce que ce sont les seuls à aller jusqu’au bout de la vérité...