Au recensement du Saint-Elie-de-Caxton légendaire, le barbier figure en tête de liste... Le barbier, Méo. Lui qui tint chignon sur rue principale pendant de nombreuses années et qui marqua l'histoire de son fer à friser. Au village, Méo veilla pendant longtemps sur la capillarité générale. À décoiffer juste à point, il su prendre de front tous les tenants de la raie droite et monotone. Le génie frisait la folie. Ou l'inverse. Et peu importe. Ça se tenait ensemble.Maître dans l'art du sarclage, habile à trier les cheveux blancs et les idées noires, Méo avait surtout les cheveux en face des trous. Aussi, sachant tirer profit de son accès aux têtes des chacune et chacun, Méo en vint vite à s'inventer une philosophie du secret éventré et une sagesse de la redistribution de la confidence. Sans lui, les historiés ambiantes n'auraient pas l'élan qu'on leur connaît.Méo. Fin stratège de l'incroyable. Jusqu'à ce jour-là où le sort de l'humanité vint se poser sur les épaules du village. Ce fut lui qui sut garder vive la mèche de l'espoir.