Débattre d’enjeux de société et de management, voilà l’objet de ce carnet alors que la pensée affairiste domine aujourd’hui, que le pouvoir de la technique infiltre tout l’imaginaire administratif et que demeure vivante la quête d’une forme de management qui ne serait pas le fruit d’une pure logique de domination.Ce carnet de management est divisé en trois parties. D’abord, quelques-uns des travers de la pensée administrative contemporaine sont abordés, dont l’accent sur l’éthique du ressenti, la bienveillance comme mode de direction et la survalorisation de la compétence au travail au détriment d’autres qualités humaines. Ensuite, certains des classiques de la philosophie et des sciences sociales du XVIIIe et du XIXe siècles témoignent de l’ancrage historique de la pensée administrative contemporaine. Sur la base d’une justification du commerce comme vecteur de douceur sociale et de richesse des sociétés, le management se donnait déjà des allures, comme le dirait Tocqueville, d’aristocratie des Temps présents. Enfin, en explorant les fictions littéraires, nous voyons les dérives du management en action, que ce soit dans le milieu industriel avec Dickens, dans le milieu financier avec Balzac ou dans celui des services avec Malot.Ce carnet, comme la collection à laquelle il appartient, tente de cerner le territoire cognitif du management et de se questionner sur la possibilité d’un management humaniste.