Selon les indicateurs financiers habituels, Wall Street est actuellement plus « surévalué » qu’il ne l’a jamais été au cours des 150 dernières années. En septembre 1929, juste avant le krach boursier, le price-earning ratio de l’indice composite de Standard & Poor’s, calculé sur la base de la moyenne mobile des gains sur les dix années précédentes, atteint la valeur record de 33, c’est-à-dire nettement plus que durant les deux autres pics des marchés boursiers du siècle dernier, en 1901 et 1966. Cet ouvrage : - montre que la Grande Dépression, qui commence en réalité fin 1930, est d’origine américaine. C’est la politique monétaire de la Réserve fédérale qui est largement responsable du déclenchement et de l’approfondissement de la crise ; - analyse l’extension mondiale de la tourmente qui est favorisée par des facteurs structurels spécifiques, en particulier, le régime de l’étalon-or ; - prouve que la Grande Dépression ne représente pas un retournement cyclique normal. Sa sévérité et sa durée extraordinaires sont clairement dues à ce que Schumpeter appelle des « circonstances adventices », des événements qui ne peuvent à l’évidence plus se reproduire. Même si les économistes sont sceptiques quant à la capacité des décideurs à retenir les leçons de l’histoire, la Réserve fédérale n’a pas commis les mêmes erreurs lors du krach d’octobre 1987. Il n’y a donc pas de raison objective pour qu’une correction boursière brutale à New York déclenche une récession profonde et durable.