Fermez les yeux. Plongez dans vos souvenirs d’enfance. Il y a fort à parier que vous reverrez une petite voiture en bois de marque CCM qui ressemble à celle qu’évoque Jacques Boulerice dans ses chroniques. «Jambe pliée, écrit-il, genou droit au plancher de la voiture de mes huit ans, le pied gauche bien posé sur le sol et la main sur le timon de la caisse (mon père disait “la togne”) je me prépare à sortir de la cour du 375 A, rue Laurier à Saint-Jean-sur-Richelieu, tout comme de l’été 1953. Je ne vais plus m’arrêter.» Ce livre parle d’instants de bonheur vécus au quotidien. Il en parle comme seul un poète sait le faire. Sous sa plume, les mots prennent vie et nous enchantent. «Avec cette voiture apparaissent les lieux où elle passe, les saisons qui l’ont usée, l’enfance qu’elle promène et tout ce que la vie y accumule depuis plus de soixante ans. Attaché aux ridelles, s’accroche la curiosité de voir ce que demain y fera monter, tous les clins d’œil du bonheur qu’on espère et qu’on invente au besoin.» Poète, chroniqueur et romancier, Jacques Boulerice est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages.