Marie-Louise Denis, c’est la nièce de Voltaire. Une nièce qu’il a presque élevée, instruite, fignolée à ses mesures comme s’il avait prévu l’avenir. Et l’avenir, c’est précisément cette Marie-Louise qui va vivre près de trente années auprès de son oncle, partageant ses soucis et ses succès, les épisodes fous d’une vie exceptionnelle. Majordome, intendante des menus et des fêtes, femme d’affaires et de confiance, comédienne et garde-malade, elle tient auprès de Voltaire tous les rôles, même celui de maîtresse. C’est une coquette, une gourmande, une menteuse, laide mais joviale. "Le comique est le genre qui me convient" dit-elle. De fait elle en met partout : au lit, à table, au jeu. Elle mène sa vie avec emportement. D’un "aimable embonpoint" et d’un abord facile, on ne compte plus ses aventures amoureuses, malgré son physique ingrat, des hussards qu’elle aime pour leur force, aux poètes dont elle apprécie la finesse. Madame Denis est là près de son oncle, dans les moments douloureux mais aussi dans les honneurs, grisée par la gloire de Voltaire comme s’il s’agissait de la sienne ou comme le serait une amoureuse, une sœur, une amie intime. En fait, Madame Denis est tout cela en même temps.