Le catholicisme français est en crise. Certains évêques, notamment ceux d’Évreux, du Mans, de Montpellier et de Poitiers, ont pris les positions très critiques à l’égard de Jean-Paul II. Cette crise est ancienne : atteinte par la séparation de l’Église et de l’État, blessée par a condamnation de l’Action française, traumatisée par Vichy et convaincue que son comportement a éloigné d’elle la classe ouvrière, Église catholique depuis quarante ans a cru se racheter en se donnant soi-disant au monde. Dans une telle optique, la pensée marxiste a très vite dominé et conduit le catholicisme français à chercher le salut dans un ouvriérisme primaire. Dès avant le Concile, nombre de clercs et de laïcs se sont engagés dans une vision de plus en plus sécularisée de l’Église. Détournant les décrets conciliaires, ils ont ensuite entraîné le catholicisme français dans une dérive dogmatique, liturgique et disciplinaire en totale contradiction avec l’esprit de Vatican II. Ainsi ont-ils, sans s’en rendre compte, favorisé l’essor des sectes et interdit tout œcuménisme vrai. F.-G. D.