Fidèle au marxisme-léninisme, qui se propose de supprimer l'antagonisme entre ville et campagne, la révolution soviétique a bouleversé les conditions de travail et de vie de la paysannerie. Mais ces paysans — qui sont encore la moitié de la population totale — en a-t-elle fait des travailleurs d'un type nouveau ?Jean Chombart de Lauwe a eu la chance - rare pour un étranger - de pénétrer dans des kolkhozes et des sovkhozes. Il peut donc interpréter les décrets et les statistiques, et c'est en témoin vivant, et parfois humoristique, qu'il décrit la condition réelle du paysan soviétique.Bien qu'il soit "plus facile de produire une pomme de terre, que de fabriquer un spoutnik", l'agriculture reste le point sensible de l'URSS. Elle résiste à la planification, et les fameuses "agrovilles" ne sont pas pour demain. Le régime n'est encore parvenu à créer "ni l'exploitation ni le village".Mais les progrès sont considérables ; et si l'industrialisation de l'agriculture soviétique a été excessive, elle n'en comporte pas moins des leçons pour tous et, en particulier, pour les Français. Fin des paysans ? Non ! Mais une urgente évolution dont on trouvera les grandes lignes esquissées ici.