Complètement isolée dans la lande des Cévennes, une longue bâtisse grise, tassée sur ses secrets : le fameux coupe-gorge de Peyrebeille, l’Auberge rouge. « Dans cette auberge, rappelle un témoin de l’affaire, chaque pas conduit au lieu d’un assassinat : ici, c’est la chambre où le voyageur abandonné au sommeil ne peut plus se réveiller ; ailleurs, c’est le puits profond et secret où plus d’un malheureux est venu se précipiter ; plus loin, c’est le caveau où Anjolras a, pendant quarante-huit heures, lutté contre les angoisses d’une mort cruelle et inévitable. Tout, enfin, dans ce repaire, respire le crime, l’horreur et l’effroi. » 2 octobre 1833 : trois têtes tombent sous le couperet de la guillotine. Justice est faite. Les assassins viennent de payer enfin leurs horribles forfaits, une cinquantaine de meurtres, plus sanguinaires les uns que les autres. Et pourtant... En refermant ce livre qui relate les plus sombres épisodes du drame, on ne peut s’empêcher de se demander si cette triple exécution, il y a près d’un siècle et demi, n’a pas été finalement la plus grande erreur judiciaire du XIXe siècle.