Qu’on imagine, vivant aujourd’hui, une personne évidemment inspirée, déjà proclamée sainte comme fut Catherine Fieschi, et qui déclare qu’elle a vu ce qui survient aux âmes après leur mort. Elle décrit l’aventure de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Elle y a littéralement pénétré. Alors, partout, cinq colonnes à la une pour ce reportage : « Catherine Fieschi affirme : j’ai vu l’au-delà ». Récemment, des milliers de personnes accourues du monde entier se pressaient dans Foggia aux obsèques du padre Pio, le « capucin aux stigmates », et de nombreux journaux avaient dépêché des envoyés spéciaux. Pour décrire l’Église du XVe siècle, les agitations de Gênes, la vie de sainte Catherine et rapporter ses révélations, Georges Izard n’a voulu être à son tour qu’un « envoyé spécial ». Le mystique est une explosion du surnaturel. Son message réel serait détruit par un style édifiant. Aussi le narrateur, se limitant aux faits bruts, a adopté le rythme rapide d’une enquête, pour que le lecteur accède directement à l’inconnaissable.