Dans cet ouvrage, paru dans la collection « Les vies parallèles », Auriant s'est amusé à évoquer quelques figures caractéristiques d'aventuriers et d'originaux qui vécurent au Caire de 1798 à 1860. Il nous présente tour à tour le zantiote Ahmed Aga - qui faillit conquérir le Soudan - et Heim bey, chimiste-manufacturier à la solde du Pacha d'Égypte, qui rêvait de faire revivre sur les bords du Nil la "République selon Robespierre", le pharmacien Royer qui, sur l'ordre de Bonaparte, empoisonna les pestiférés de Jaffa, et termina misérablement ses jours au Caire où il s'était volontairement exilé, Ismaïl Gibraltar, le premier amiral de Méhémet Ali, à qui le gouvernement de Sa Majesté Britannique interdit le périple du continent africain, Basile Fackr, le marchand ami des lettres et des arts, surnommé Aboul Qacem, qui à Damiette inaugura une académie de traducteurs, le mamelouk anglais Osman Effendi, le Saint-Simonien Machereau, devenu musulman sous le nom de Mohammed Effendi, enfin Émile Timothée Lubbert, qui fut successivement directeur de l'Académie Royale de Musique (1827-1831) et de l'Opéra-Comique (1831) avant de devenir haut fonctionnaire au service des «vice-rois » d'Égypte.