Au sortir de la Première Guerre mondiale, quelques jeunes écrivains se saisissent d’un néologisme forgé par Guillaume Apollinaire : « surréalisme ». Leur propos est moins de fonder une nouvelle « école » que de s’engager dans une nouvelle aventure. Se refusant au cloisonnement des disciplines (littérature, peinture, cinéma) comme à celui des frontières (par son cosmopolitisme), l’histoire du surréalisme traverse le siècle. Retraçant l’évolution du mouvement de 1917 à 1966, évoquant ses dimensions politiques ou philosophiques, le présent ouvrage se penche essentiellement sur le surréalisme littéraire : celui de A. Breton et L. Aragon, P. Soupault et A. Artaud, R. Desnos et P. Éluard, R. Vitrac et R. Crevel. En ce domaine, le surréalisme se veut révolution ; il se joue de la classique division des genres, impose une vision nouvelle de la poésie, condamne roman et théâtre tout en s’attachant à les réinventer. Une nouvelle façon d’écrire s’invente qui appelle l’invention d’une nouvelle manière de lire.