Jamais, dans l’histoire du monde, les éléments de tragédie n’ont été aussi nombreux et complexes que dans la fatale histoire de la guerre et de l’après-guerre. Il se peut que la tentative d’écrire, avec une sincérité complète, sur des problèmes qui soulèvent encore tant de passions soit prématurée. La paix de 1919 fut l’œuvre de deux passions contradictoires, auxquelles la fin soudaine de la guerre ne permit pas de s’apaiser : l’ivresse de la victoire, et une sourde sensation de persistante inquiétude, que l’on ne voulut pas appeler crainte. Les livres pacifistes n’ont aucune influence, car ils prêchent l’amour entre les peuples. Ce serait plus qu’assez si les peuples commençaient simplement à se rendre compte des points de vue réciproques ; à se comprendre, en somme.