Écrire ses Mémoires à trente-huit ans n’est plus aujourd’hui un exploit. Connaître à vingt-cinq ans le succès et la gloire ne peut davantage étonner. Être né paysan et devenir l’ami des souverains, cela se voit fréquemment. Mais travailler quinze heures par jour, refuser les compromissions, dire bien haut le fond de sa pensée et se rappeler, face aux grands de ce monde, que l’on doit beaucoup à l’affection de gens simples, voilà qui est Plus rare. Payer, sans honte et sans forfanterie, ses dettes de reconnaissance à ses créanciers, qu’ils soient braconniers, magistrats, médecins ou bien clochards, voilà qui est proprement stupéfiant et bien sympathique. Si Maurice Mességué a décidé d’écrire ses Mémoires, c’est, dit-il, pour répondre aux questions que l’on se pose à son sujet : guérisseur ou charlatan ? Imposteur ou honnête homme ? Voici le récit de treize années de lutte, d’espoirs, de déceptions, de victoires et d’échecs. Des Mémoires qui, loin d’être une fin, ouvrent les portes de l’avenir sur le problème des guérisseurs. Mességué constate sa réussite personnelle, mais elle ne le satisfait pas. Il veut maintenant celle de toute sa profession, en la réhabilitant aux yeux du monde. Il n’appartient pas au lecteur de résoudre ce problème, mais il a du moins le privilège de connaître à travers ces Mémoires un homme passionné, sincère, honnête : un homme passionnant.