« Quelle est l’histoire la plus courte ? – Le socialisme. – Et la plus longue ? – Le chemin vers le socialisme. » Courtes ou longues, gaies ou amères, quelquefois triviales et souvent subtiles, les histoires qui courent les pays de l’Est sont la réponse des peuples aux vérités officielles des États-partis. Plus insaisissables que Radio-Prague libre en 1968, « Radio Bonne-Femme » ou « Radio-Erevan », qui les diffusent sans émetteur ni récepteur, sans horaires ni programme, ne se tairont que le jour où disparaîtront la dictature et la corruption des appareils, l’omniprésence policière et la vigilance de la censure, les absurdités de la bureaucratie et l’internationalisme des tanks. Recueillies de la bouche de dissidents et de voyageurs, les histoires que regroupe ce livre font éclater le burlesque propre au système communiste, en même temps que la force des peuples dictateurs malgré eux : « Cette mâle gaieté, si triste et si profonde... »