Imaginez un instant que vous pesiez 172 kg... soit 90 kg de trop. Lacer vos chaussures, escalader votre baignoire ou, tout bêtement, faire cinquante mètres à pied : autant de problèmes. Cette fois-ci, bon sang de bonsoir, vous êtes décidé à les perdre – et définitivement – ces satanés kilos ! Mais voilà que, tout à coup, vous vous inquiétez : c’est plus de la moitié de votre substance qui doit disparaître. Oui, mais quelle moitié ? Comment pouvez-vous être sûr qu’au bout du compte vous serez encore vous-même ? Maigrir, c’est, d’une certaine façon, prendre le risque de se transformer en quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’autre qui, forcément, aura un point de vue différent sur les choses de la vie et que les autres regarderont d’un autre œil. Et ça fait peur. Si peur que la plupart de ceux et de celles qui essaient de maigrir s’empressent d’y renoncer, afin d’échapper à cette terrible remise en question. Jean-Louis Yaïch a passé le plus clair de son temps à perdre puis à reprendre des kilos par centaine. Aujourd’hui, il est à bout. Il fait appel à un médecin psychiatre spécialiste du comportement alimentaire. C’est l’histoire de leur aventure commune qu’ils nous relatent tous deux par le menu. Une aventure parsemée d’angoisses, tissée de batailles incertaines et de fragiles victoires. Rassurez-vous : les kilos seront perdus. Et, dans le même temps, Jean-Louis Yaïch aura trouvé sa vraie mesure. Ce journal à quatre mains se lit d’une traite, comme un roman. Livre fort, bouleversant, souvent drôle de surcroît, dans lequel se reconnaîtront tous ceux, toutes celles (le Dr Apfeldorfer, dans ses interventions, parle de nombreuses femmes au vécu comparable – que leur problème soit de perdre 5 ou 50 kilos) qui entretiennent un rapport difficile avec la nourriture.