Parmi les peuples rassemblés dans l’Union des Républiques socialistes soviétiques, les Ukrainiens constituent, après les Russes, la masse la plus nombreuse, la plus proche aussi des Russes par la langue et l’histoire. L’auteur étudie, dans le cadre de l’Empire des tsars, la formation de la nationalité ukrainienne dont les caractères originaux se sont affirmés malgré la politique assimilatrice de Moscou. Il définit les rapports entre Russes et Ukrainiens avant et après la Révolution de 1917, qui a donné au problème national ukrainien une solution fédérale et posé les bases d’un magnifique développement économique et culturel de l’Ukraine. Il montre que ce développement, renforçant les élites et la conscience nationales, crée des oppositions au centralisme de la Fédération et à l’influence russe, prépondérante dans les villes. Insistant sur la concurrence des langues, il conclut sur la nécessité d’un équilibre difficile à maintenir entre deux forces : le sentiment national ukrainien et l’adhésion à un patriotisme soviétique.