Marx avait prévu la dictature du prolétariat comme un état provisoire entre le capitalisme et le socialisme. En Russie comme dans les autres démocraties populaires, elle s’est en réalité changée en une centralisation bureaucratique assez éloignée de l’idéal communiste. L’essai de Jean Dru démontre comment à notre époque de compétition économique entre toutes les nations du monde, le socialisme, sans renoncer à sa vocation centralisatrice, doit se méfier des empiétements bureaucratiques et promouvoir la gestion des entreprises par les techniciens et les conseils ouvriers. Cette analyse, vaste et rigoureuse à la fois, de l’emprise croissante, depuis un demi-siècle, de la bureaucratie dégage le plus grand péril intérieur qui menace aujourd’hui le socialisme.