Paris, juin 1943, Marie-Louise Giraud, accusée d’avoir pratiqué de nombreux avortements, est condamnée à mort par un tribunal d’exception. Deux mois plus tard, dans la cour de la prison de La Roquette, le couperet de la guillotine s’abat sur celle qui sera une des toutes dernières femmes exécutées en France. Au début de la guerre, à Cherbourg, cette mère de famille d’une quarantaine d’années commença à aider des voisines à se débarrasser d’un fardeau non désiré. Que ce soit en raison de la pauvreté du couple, de son illégitimité, d’une passade amoureuse et, plus tard, d’une liaison coupable avec l’occupant Francis Szpiner fait revivre avec beaucoup de réalisme cette connivence féminine, cette complicité informelle, ces manœuvres misérables, cet univers dont les hommes sont, paradoxalement, totalement exclus. Au début, dans le cas de Marie-Louise. il ne sera pas question d’argent, seule la solidarité comptera Puis, petit à petit, les « services » se rétribueront et ce sera l’engrenage jusqu’au jour tragique où l’intervention provoquera un décès. La France de Pétain, celle de la Famille, ne lui pardonnera pas.