Il existe, sur les grèves, une abondante bibliothèque. Pourquoi avoir éprouvé le besoin d’ajouter un titre à tant d’ouvrages souvent estimables ? Pour deux raisons principales. D’abord parce que la plupart de ces études sont dues à des juristes et à des sociologues ; il n’est pas certain que le point de vue juridique et le point de vue sociologique soient les meilleurs pour rendre compte de la complexité des faits. Ensuite parce que ces analyses ont touché le public des étudiants plus que celui des militants ouvriers. Or ceux-ci sont en mesure de comprendre la gravité des problèmes posés par leur action, à partir du moment où on leur parle leur langage et où on est animé des mêmes préoccupations qu’eux. L’étude comporte trois parties. Dans la première, consacrée aux grèves d’hier, on voit les grèves grandir en importance et en étendue, jusqu’à devenir, pour certains syndicalistes, l’arme suprême. Les grèves d’aujourd’hui sont encore susceptibles de prendre l’aspect de vastes batailles rangées. Mais les mouvements se diversifient ; des formes mineures apparaissent et la grève cesse d’être l’arme spécifique du mouvement ouvrier. Dans les deux cas, une large place est réservée aux grèves qui se sont déroulées à l’étranger et qui sont souvent mal connues des Français. Dans la troisième partie, l’auteur dresse l’inventaire des problèmes que pose la grève à la classe ouvrière, au mouvement syndical, aux industriels, aux pouvoirs publics. Quelques documents caractéristiques complètent l’ouvrage.