François, célibataire d’une trentaine d’années, assiste, dans l’église Notre-Dame-des-Victoires, au mariage de Manou, sa jeune cousine. Cette jeune fille dans sa robe blanche, il l’a connue enfant, puis adolescente. À quoi sert d’avoir été son guide et son confident pour la laisser aux mains d’un autre ? Bref, l’espace d’un matin, tout le temps que dure la cérémonie, François se remémore ce qu’il a en commun avec Manou ; aux souvenirs de vacances, aux regrets, à la jalousie viennent se mêler des réflexions sur le mariage en général et les femmes en particulier. Les décisions capitales de la vie comportent une grande part de hasard et d’inconnu : choix d’un métier, choix d’un époux ; exclure est un choix plus facile mais aussi important. Lequel d’entre nous, assistant à un mariage ou à un enterrement, n’a songé à la destinée de ses semblables ou à la sienne ? Le calme de l’église, la lenteur de l’office prêtent à la méditation. François aimait-il Manou ? Aurait-il dû l’épouser ? Autant de questions sans réponse. Peut-être le lecteur, mieux que le narrateur, saura-t-il démêler où étaient la sagesse et la vérité, si tant est que l’homme soit fait pour un seul destin. Ce livre habile mais sincère, rigoureux mais complexe, émouvant, assez secret, est le premier roman de Jean-Pierre Servin. Celui-ci a quarante ans. Il est né dans le pays de Caux et il exerce une profession libérale. Du fait de son activité scientifique, il a été conduit à visiter un certain nombre de pays d’Europe et d’ailleurs (Égypte, Mexique) et il a séjourné un an à Boston. Il termine un second roman intitulé Combat singulier.