Yorgos le Grec, depuis l’âge de seize ans, n’a cessé de se battre, — contre les Italiens, contre les Allemands, puis contre ses propres compatriotes, au cours de la guerre civile. Sa sœur violée, puis tuée avec sa mère, sa maison détruite, que reste-t-il en lui que l’ultime loi de la vengeance et la fascination du destin vide ? Sauf peut-être un souvenir, celui d’un visage de jeune fille et de son geste d’offrande d’une grappe de raisin doré, un jour de mort parmi les jours de mort. Jusqu’au creux de la tombe fouillée de son ennemi, en une nuit horrible, il accomplira son serment aveugle. Mais à travers son aventure qui a fait de lui à la fois un être traqué et un chasseur d’homme, il a appris quelque chose qu’il ne comprend qu’en parlant avec un gamin ; celui-ci aussi est déjà victime et déjà vengeur. Ce qu’ils partageront dans l’abri misérable où le gamin a caché Yorgos, c’est peut-être le renoncement aux lois de la mort, mais plus encore l’éveil à ce qui les dépasse.