On a le devoir de tromper sa femme si elle préfère le tennis et — qui plus est — le considère comme une promotion sociale. D’où l’histoire d’amour d’Alfred, un modeste conservateur de musée, spécialiste d’ex-voto, en mission en Italie, et de Marina, une toute jeune photographe de trattoria. Pas de Venise programmée ; le charme de cette idylle tiendra justement au plaisir intime d’approcher les vrais habitants : fabricants de cadres dorés, pêcheurs ou boutiquiers, tout ce monde des quartiers populaires ou les piazette demeurent des cours de récréation. Il faut un père envoûtant, retiré dans son île de Burano où il remâche sa gloire engloutie en construisant des voiliers en bouteilles, et une mère qui ne cède rien de sa séduction à sa fille pour que la trame s’épaississe. Barques de Chioggia ou Fanny naïves : heureusement que les couleurs vives éclairent l’ombre des aveux.