La décennie qui suit la Première Guerre mondiale a été vécue par les contemporains comme une ère de bouleversement des mœurs, d’appétit de vivre, de modernisme. De Paris à Berlin, en passant par New York et Moscou, la vie culturelle est en ébullition : les surréalistes proclament la révolution de l’esprit, des artistes s’engagent dans la quête d’un nouvel art de vivre, le cinéma devient un septième art, la psychanalyse accède à la reconnaissance internationale ; sur les rythmes syncopés du jazz, la vieille Europe se découvre un modèle — l’Amérique —, tandis que l’expérience révolutionnaire soviétique fascine et inspire la réflexion de nombreux philosophes. Au-delà de cette frénésie créatrice, les années folles n’auraient-elles été qu’une illusion ? Tel un coup de tonnerre, le krach boursier de Wall Street, en octobre 1929, fait basculer le monde d’un après-guerre plein d’espoir à la crise annonciatrice d’un nouvel avant-guerre.